Jean-Baptiste THEUREL
et Marguerite MOROT
Entre Jean THEUREL, notre fameux vétéran du régiment de Touraine, et sa petite fille Séraphine qui adopta par son mariage avec Alexandre le nom de LIMASSET, se situent Jean-Baptiste et sa femme Marguerite, née MOROT :
Second fils de Jean Theurel et d’Anne Rabiet après Dominique (né en 1751 et mort « aux Amériques » entre 1780 et 1783), Jean Baptiste est « né dans la troupe » à Strasbourg en 1764. Enfant du régiment, il y est élevé comme élève musicien (affecté au tambour et fifres, comme généralement les enfants de soldats qui suivent la troupe avec leurs parents) avant d’avoir l’âge de s’engager, ce qu’il fait en 1783. Il sera sergent en 1791 puis sous-lieutenant en 1793.
Il se retire plus tard dans sa Franche Comté natale, comme cultivateur et éleveur de bétail à Cintrey (Haute-Saône) et il épouse en 1809 Marguerite Morot, née non loin de là, à La Rochelle (village de Haute-Saône également). Solide comme son père, Jean-Baptiste est mort à 96 ans. Marguerite est morte en 1865 (date de naissance non connue). La seule image que nous ayons d'elle (ci-contre), est celle d'une femme déjà très âgée. Nous ne connaissons pas le visage de notre ancêtre Jean-Baptiste THEUREL.
Jean-Baptiste et Marguerite ont eu 13 enfants dont, semble-t-il, 4 sont morts en bas âge. De ceux qui ont vécu, nous avons encore beaucoup de traces, à travers en particulier les lettres et écrits de (et sur) Joseph Theurel, celui qui, de missionnaire au Tonkin, devint évêque d'Acanthe et échangea avec les siens, dont notamment Séraphine et Alexandre, de nombreux courriers :
Les 9 enfants de Jean-Baptiste et Marguerite:
Séraphine est notre aïeule directe (elle est la grand-mère paternelle de Suzanne ALLIOT). La mémoire familiale nous a transmis d'elle quelques souvenirs. Mais c'est la correspondance échangée avec son jeune frère Joseph, et, à la fin de la vie de celui-ci, avec le jeune Paul Thin, jeune catéchiste Tonkinois venu en France accompagner l"évêque d'Acanthe" pour qu'il y soit soigné, qui évoquent le mieux le souvenir de cette aïeule que nous retrouvons, avec son mari Alexandre Limasset, dans les pages qui suivent.
Son jeune frère Joseph voulait être missionnaire. C'est au Tonkin (Vietnam du Nord) qu'il va réaliser cette vocation: après avoir suivi la formation adéquate au séminaire des Missions Étrangères à Paris, c'est en toute connaissance de cause qu'il embarque un jour pour ce pays où les mandarins locaux, sous l'autorité ou non du roi, se livrent à de terribles persécutions contre les chrétiens : les archives familiales et celles des Missions Etrangères de Paris nous ont laissé documents, lettres, livres, témoignages, images et photos qui permettent de découvrir aujourd'hui cette destinée particulière comme une véritable épopée (à consulter dans la partie du site intitulée "Personnages, lieux et événements").
De la vie des autres enfants de Jean-Baptiste et de Marguerite, Claude, le zouave, Pierre l'instituteur, Charles, Jean-Baptiste, le frère aîné..., il reste selon le cas, plus ou moins de détails. Ceux-ci sont fournis le plus souvent par les échanges de lettres des uns et des autres: Le cas de Sœur Onésime, que nous retrouverons aussi sur ce site, est particulier: sa vocation l'a en effet amenée à faire partie d'une congrégation chargée de l'éducation des jeunes filles de la Légion d'honneur (création de Napoléon Bonaparte), à Paris ou dans la région parisienne. Mais c'est en Egypte qu'elle a terminé sa vie, deux écoles ayant été créées là-bas, l'une au Caire, l'autre à Alexandrie.
Jean-Baptiste et Marguerite Theurel ont eu la douleur de perdre leur fille Marie-Thérèse, morte à 18 ans, le 5 mai 1852, de la petite vérole, qui non contente de leur ravir leur plus jeune fille, aurait emporté aussi deux frères encore en bas âge… En 1853, c’est une autre fille, Elisabeth, qui disparaissait à 32 ans. Mariée à François Berney, « entrepreneur cultivateur » à Cintrey, elle lui a laissé 3 enfants, Jean-Baptiste, Jules et Marie.
Jean-Baptiste et Marguerite, n’ont pas eu le joie de revoir Joseph, lorsqu'il fit un passage en France pour bénéficier de soins que les conditions de vie au Tonkin lui interdisaient. Marguerite était morte depuis peu, en 1865. Elle était veuve depuis 1859. Le livre qui a été écrit peu après sa mort sur Joseph Theurel raconte comment, revenu dans son village, il apprend qu'il ne la reverra pas (cet épisode est raconté dans le dernier des chapitres du site consacrés à Joseph).
Jean Baptiste et Marguerite ont été inhumés au cimetière de Cintrey avec leurs deux filles Marie-Thérèse et Elisabeth. Charles est inhumé à Theuley dont il fut curé. Dans cette lettre, l'une des petites filles de Séraphine et d'Alexandre, Marguerite Klein (née Limasset), évoque les lieux où ont vécu ces ancêtres et où ils ont été portés en terre (elle écrit à Françoise, l'une de ses nièces) :
« 20 février 1940,
"[…] Te voilà dans le pays de nos pères ! Tu sais que ton grand-père Limasset (Lucien Limasset) a passé son enfance dans un petit pays nommé « la Rochelle » tout près de Vesoul. Ce petit pays a une église commune avec un autre village du nom de Cintrey. Cette église qui se trouve près de l’école se nomme Laître. Si tu te promènes de ce côté, tu pourras y voir une plaque de marbre portant le nom des 3 grands oncles Theurel… et tu trouveras une tombe Theurel dans le cimetière qui entoure cette église. […] Nous avions retrouvé également dans un autre pays au sud de Vesoul, à Véreux, la tombe des grands parents Limasset (Séraphine et Alexandre Limasset), tout près de l’église, dans un terrain vague, ancien cimetière. […] Un 3e pays, Theuley, était plein de souvenirs aussi pour ton grand-père. C’est là que son parrain était curé et il y a passé beaucoup de vacances. C’est là qu’est morte sa grand’mère qui l’avait élevé et qui portait le nom dont j’ai hérité (Marguerite Morot, épouse Theurel, dont elle a hérité en fait du prénom) […]"
Suzanne et Maurice Alliot, à leur tour, feront en octobre 1959 leur petit pèlerinage sur les lieux :
"Nous avons vu la petite et gracieuse église de Theuley, et, au milieu de l’ancien cimetière bien abandonné, la tombe du grand-oncle Charles Theurel, ancien curé… […] nous avons vu la cure qui est vaste, surtout pour un si petit village : un grand corps de bâtiment au fond d’une cour et deux petits bâtiments de communs. Nous avons été dans la grande salle à manger qui a vu grand-père Limasset (même si elle le nomme ainsi, Suzanne évoque bien ici son père Lucien qui séjournait beaucoup chez ses grands parents). Nous avons vu la Rochelle, pittoresquement construit autour d’une grande place carrée ayant un peu l’allure d’une cour de ferme, bordée d’un côté par un vieux château, dont il est curieux que nous n’ayons jamais entendu parler, et au milieu de la place, une petite chapelle. […] Par une jolie petite route au milieu des combes assez sauvages et boisées (grand-père Limasset disait y avoir entendu des loups dans son enfance), nous sommes arrivés à la grande église de Laître, maintenant seule sur sa colline, avec le vaste presbytère, son jardin et deux ou trois maisons… »
Le Château et la Chapelle, sur la place de La Rochelle (Haute-Saône)
Suzanne et Maurice ont reproduit sur le texte ci-dessous ce qu'ils ont lu, gravé dans le marbre de l'église de Laître :
Pour revoir l'arbre généalogique de la lignée Theurel - Limasset, depuis les parents de Jean Theurel et de sa femme Anne Rabiet, jusqu'aux dernières générations, cliquer ici (version téléchargeable en format pdf et imprimable à la taille souhaitée).