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LA GRANDE GUERRE

Maurice Alliot et les autres 1914-1918

LA GRANDE GUERRE

I – LES UNS ET LES AUTRES 1914-1918 – Les prémisses et les débuts de la guerre

 

1912-1913 - Maurice intégré au 29e reg. infanterie LAON
Maurice au "service militaire" à Laon (le 1er debout sur la gauche)

D’après son Livret d’Officier, Maurice est engagé volontaire au 29ème régiment d’artillerie de campagne dès le 17 juin 1910 et pour une période de 5 ans, au titre de l’Ecole Centrale des Arts et manufactures de Paris. Ce régiment est basé à Laon. Il y est donc physiquement incorporé à la fin des études à l’Ecole Centrale, le 10 octobre 1912. Il y acquiert le grade de brigadier (février 1913), puis de maréchal des logis (Juillet 1913). À ce moment-là, il ne lui reste que quelques mois de service à effectuer. Mais il doit, à son grand regret, quitter Laon pour une autre affectation qu'il ne connaît pas encore quand il écrit cette lettre à Suzanne, à laquelle il est officieusement fiancé (on vouvoie sa fiancée, à l'époque !) :

"Paris, 27 juillet 1913

Lorsque j’ai quitté Laon, je ne pensais pas vous envoyer aujourd’hui une carte de Paris, supposant que nous irions soit à Saint-Maxent, chez ma cousine Bligny, soit à Cires-lès-Mello , chez des amis. Mais nous restons à Paris et l’on ne peut pas dire que ma permission se passe de façon très gaie ! Pourquoi ? Je vous le dirai dans quelques jours. J’ai à peu près terminé la commande de mon équipement. Au fond, cela est triste, car bientôt sera le moment de quitter Laon. Et où m’enverra-t-on ? Je n’ose espérer aller à Vincennes, car je crois que les recommandations jouent un grand rôle dans les affectations dans cette garnison. Quel bonheur cependant si je pouvais rester à proximité de la place de la Bastille ! J’espère avoir le plaisir de vous voir tous avant l’expiration de ma permission ; voulez-vous bien être mon interprète auprès des membres de votre famille pour leur présenter mes souvenirs très respectueux et mes amitiés très sincères. Vous prendrez dans ces souvenirs et amitiés la part qui vous convient et j’espère que ce sera une très large part.
M. Alliot."

En fait c'est à Caen qu'il doit achever son service, avant d'être "rayé des contrôles" de son corps. Il y reste affecté comme sous-lieutenant de réserve mais retourne à la vie civile, travailler comme jeune ingénieur diplômé d'une grande école dans les usines familiales de câbles électriques de Reuilly (Paris 12e) et de Bohain (département de l'Aisne). Il y a beaucoup de détails sur l'histoire et l'activité de ces usines sur les pages du site consacrées à René Alliot, son père, et sur celles qui lui sont personnellement consacrées. Comme tout officier de réserve il est tenu de suivre régulièrement des "périodes" de formation comme celle qu’il effectue du 29 mars au 9 avril 1914 à Châlons où il suit des cours de tirs.

Fiancés au cours des fêtes de fin d’année 1913, Suzanne et lui pensent aussi aux préparatifs de leur mariage, prévu pour le mois d'octobre 1914...

Comment et quand exactement Maurice a-t-il été appelé à rejoindre son régiment comme officier de réserve? Quel était alors l’état d’esprit des soldats et de leurs familles ? Dans les témoignages de famille, lettres ou photos des mois précédant le début de la guerre – du moins parmi les documents qui sont parvenus jusqu’à nous – on ne trouve pas d’allusions directe à la situation internationale, comme si dans un milieu ayant pourtant formé bon nombre d’officiers de réserve, on ne semble pas s’attendre à un véritable conflit, du moins de façon aussi imminente. Bien sûr, le contexte international présente des risques et personne ne l’ignore : Dans les Balkans, on se déchire déjà, et il s’en faudrait de peu pour que l’Autriche, pressée par l’Allemagne où Guillaume II ne demande qu’à mettre en œuvre sa «weltpolitik», intervienne en Serbie. On connaît dans la classe politique et dans l’opinion le risque de réactions en chaînes, compte tenu des alliances qui se sont nouées les années ou les mois précédents. Et en France, on n’est pas spécialement pacifiste non plus... A part Jean Jaurès, qui, soutenu par les partisans de la paix, parle d’une «démence de toute l’Europe qui pousse des millions d’hommes à entrer dans le bal du meurtre et de la folie», ou Joseph Caillaux , qui, ministre des finances en 1913, pense qu’une guerre ruinerait toute l’Europe… Mais les pacifistes sont plutôt vilipendés que suivis, et dans l’opinion comme dans à la tête du pays dirigé depuis peu par Raymond Poincaré, on rêve d’une revanche contre l’humiliation subie lors de la guerre de 1870, avec l’occupation de territoires français jusqu’en 1873, et surtout l’annexion par l’Allemagne de l’Alsace et de la Lorraine. Les affaires coloniales ont aussi attisé les rivalités entre la France et l’Allemagne. Il a fallu céder à l’Allemagne une part importante du Congo pour qu’elle accepte de se désintéresser du Maroc. On en veut à Caillaux (il était Président du Conseil quand la négociation sur les colonies d’Afrique et le Maroc a permis en 1911 d’éviter déjà un affrontement armé avec l’Allemagne)… Ainsi, à l’expansionnisme germanique répond un sentiment nationaliste assez fort en France.

Régulièrement le Petit Journal rappelle, dans une présentation très théâtrale, cette rivalité

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En 1913, l’Allemagne dispose d’une industrie très développée dans le domaine de la chimie, de l’électricité et de la mécanique, et met son savoir faire autant que sa richesse économique au service de son armement. La France et l’Angleterre s’en inquiètent. L’Allemagne est capable aussi de mobiliser rapidement une armée de fantassins beaucoup plus importante que celle qui se trouverait en face, côté français. En 1913, les parlementaires français débattent de la loi consistant à faire passer le service national, déjà obligatoire, d’une durée de 2 à 3 ans. Donc, pour l’opinion, la guerre n’est pas seulement possible, elle est même probable quand elle n’est pas souhaitée. Elle est dans l’actualité que diffusent les journaux, les conflits dans les Balkans étant déjà une réalité, elle nourrit les réflexions et les débats politiques. Mais pour autant, est-on prêt, dans les mois qui précédent le déclenchement des hostilités, à mourir pour l’Alsace et la Lorraine ? On voudrait bien en découdre, proprement et vite… mais quand on sera prêt !

Les choses vont aller très vite...

Le 28 juin, François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et sa femme, sont assassinés à Sarajevo par un étudiant nationaliste serbe de Bosnie. Les autorités autrichiennes soupçonnent aussitôt la Serbie d’être à l’origine du crime. L’occasion surtout leur est offerte d’éliminer la Serbie et sa puissance grandissante dans les Balkans. L’Allemagne conseille la fermeté, le risque paraissant limité du côté de la Russie, dont l’Allemagne ne croit pas qu’elle appuiera inconditionnellement la Serbie; d’ailleurs, du 6 au 25 juillet, l’empereur est en croisière sur la Baltique… Le 23 juillet, l’Autriche adresse un ultimatum à la Serbie qui lui a jusqu’alors refusé toute ingérence dans l’enquête serbe sur l’attentat de Sarajevo, menaçant de mobiliser ses troupes à la frontière le 25 juillet. Mais deux jours plus tard, la Serbie persiste à refuser l’un des 10 articles de cet ultimatum, concernant précisément l’ingérence de l’Autriche dans l’enquête interne serbe. Malgré les propositions répétées de médiation de l’Angleterre, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet. La Russie, assurée du soutien de la France, mobilise le 29. L’Allemagne, qui veut prendre l’initiative, déclare la guerre à la Russie le 1er août, puis à la France le 3 août. Les troupes allemandes pénètrent en Belgique, territoire neutre. Le Royaume-Uni, alors, entre en guerre. Nous sommes le 4 août.

En France, dans les campagnes où l’annonce de la mobilisation arrive en pleine moisson, comme dans les villes où l’affaire Caillaux et les débats sur l’impôt sur le revenu ont entretenu les gazettes, c’est la surprise générale : On parlait de la guerre, bien sûr, et depuis plusieurs semaines les gares étaient encombrées de mouvements de troupes…. A Paris, la situation semble confuse. Beaucoup de monde en déplacement, beaucoup de perturbations dans les transports… Fin juillet 1914, la famille Limasset est un peu dispersée : Lucien, le père de Suzanne, est à Paris. Il y a été appelé comme Inspecteur général des Ponts et Chaussées. Il a 61 ans. La plupart des siens sont à Laon où se sont exercées ses activités pendant une grande partie de sa carrière et où il compte bien terminer sa vie : Sa femme Angèle y est restée avec ses 3 dernières filles, Suzanne, 21 ans, fiancée à Maurice, Yvonne, 19 ans, et Renée, 16 ans. Marguerite, 4 25 ans, mariée à Arthur Klein, officier d’administration du service de santé à Laon, habite tout près. C’est à Laon encore que le fils aîné de Lucien, André, 33 ans, a regagné son régiment de réserve. Joseph, 31 ans, son second fils, est à Lille. Il est inspecteur des chemins de fer du nord. Sa femme, Marcelle, attend à Laon la naissance de leur 3ème enfant. Jeanne, la femme d’André, demeure à Paris avec ses enfants. Jean, 30 ans, est capitaine au 23ème d’artillerie à Toulouse. Marc, 29 ans, est capitaine d’infanterie coloniale, basé à Bordeaux. Geneviève, enfin, l’aînée des filles de Lucien et d’Angèle, habite Reims avec son mari Charles Fandre, capitaine d’artillerie. Pour l’heure, alors que se nouent des événements tragiques, Lucien s’inquiète d’eux. Il suit de près l’actualité et note les derniers événements en France et à l’étranger, mais fait le point aussi de la situation des uns et des autres au cours de ces moments décisifs, entre les derniers jours de juillet et les premiers jours d’août :

Le 29 juillet 1914 Maurice est toujours à Caen, au 43ème Régiment d’Artillerie de Campagne (RAC). C’est ce jour là que la Russie a décidé de mobiliser ses troupes, mais Maurice n’a pas encore cette information. Il écrit à ses parents

 "Caen, le 29 juillet 1914

Mes chers parents, je vous remercie des bonnes lettres que vous avez envoyées tous deux, ainsi que Thérèse et Jeanne . J’ai tout reçu aujourd’hui et vais tâcher d’y répondre, j’ai un peu plus de temps qu’hier. La journée a été plus calme, les nouvelles moins violentes (celles qui nous sont parvenues du moins). J’ai un peu plus d’espoir pour la paix, cependant les conditions dans lesquelles elle apparaît me déplaisent souverainement. L’Autriche, dit le Matin, fait une guerre de châtiment, et non une guerre de conquête, dans ces conditions, la Russie reste calme. Cela me semble honteux à la Triple Entente, de se prêter à un tel quiproquo, et d’accepter ce distinguo. On est tenté de croire que la façon brutale des Autrichiens en a imposé, alors que j’espérais qu’au contraire, la flotte anglaise mobilisée, les grèves russes se terminant spontanément, l’activité militaire française et l’Italie hésitante auraient calmé l’Autriche. On se sent vaguement honteux ce soir. Peut-être perdons-nous une belle occasion d’en finir une bonne fois avec cette menace perpétuelle de guerre. La victoire serait dure à obtenir, mais non impossible. L’état des esprits est excellent, nos troupiers mangent leur soupe au son de chansons patriotiques, les ouvriers sont animés d’un beau zèle. Exemple : un terrassier à son travail voit passer un Maréchal des Logis, il l’interpelle : « Hein, ça chauffe ! » « Oui, on va y aller » « eh bien, on ne vous laissera pas, nous ne resterons pas en arrière, on verra que les français sont des durs à prendre ! ». Les ouvriers des hauts fourneaux sont presque tous venus hier faire leur déclaration de domicile afin que les ordres leur parviennent. C’est André qui m’a donné le renseignement, en me demandant à quoi il pourrait lui-même être utile à l’autorité militaire. J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à me faire à cette idée de guerre en quittant Suzanne, mais je préfèrerais y aller maintenant que dans un an ou deux. Nos occupations sont simples en ce moment. J’ai travaillé toute la journée à la mobilisation des batteries de renforcement (j’ai comme commandant de batterie le Lieutenant de Lamarzelle, fils du sénateur), demain je continuerai cette besogne. Ici le temps est meilleur, j’espère qu’il en est de même chez vous. Jeanne est-elle complètement rétablie de son mal de dents ? Mon oncle m’a remis avant mon départ 200 francs en or. Je remercie Thérèse de l’envoi des feuilles de ginkgo. Madame Maurie a pris la bonne solution pour mon mariage. Je suis content de savoir que malgré le mauvais temps vous passez des heures agréables. Avez-vous vu l’acquittement de la Caillaux ? C’est une honte que les étrangers sauront nous jeter à la face et que nous serons obligés d’accepter sans rien dire. Il faut vraiment que nous ayons bien perdu conscience de nous-mêmes. Je vous embrasse tous les quatre bien affectueusement, M. Alliot. »

Dans cette lettre, Maurice se fait l’interprète d’un sentiment alors assez général: la guerre apparaît nécessaire, ne pas la faire serait courber la tête devant la coalition de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Et on préfère y aller maintenant qu’en repousser l’échéance. De l’avis général, elle devrait être courte. Maurice garde la tête froide et pressent que « la victoire serait dure à obtenir, mais non impossible »…

Comme beaucoup à l’époque, Maurice est indigné de l’acquittement d’Henriette Caillaux, la femme du Ministre des Finances Joseph Caillaux qui, le 16 mars 1914, a abattu Gaston Calmette, le directeur du Figaro. Une campagne de dénigrement s’est en effet déchaînée contre Joseph Caillaux, le pacifiste soupçonné de privilégier la paix pour des raisons de profit, voire même suspecté d’intelligence avec les milieux d’affaires allemands, l’homme aussi que les milieux aisés redoutent (il travaille à la mise en œuvre de l’imposition sur le revenu…). Cette campagne vise, par presse interposée, la vie privée de Joseph Caillaux. Le Figaro notamment publie au compte goutte et depuis des semaines la correspondance intime de Joseph Caillaux, à une époque où Henriette était sa maîtresse, tous deux étant mariés par ailleurs. Henriette, devenue depuis légitimement Madame Caillaux, redoute que tous les détails de cette liaison ne détruisent définitivement la carrière de son mari. Elle se rend dans le bureau de Calmette, et tire…

Quatre jours après cette lettre de Maurice, ce sera la mobilisation générale. Il n’en écrit pas moins à ses parents, à Suzanne ou à Thérèse. On voit à travers les deux lettres suivantes, comment les choses s’accélèrent, et quelles sont, sur le vif, les impressions de Maurice. Il va devoir partir avec son régiment à Versailles, pour la guerre cette fois…

"Caen, 1er août 1914

Mes chers parents, Si je suis bien informé, dans quelques heures la mobilisation sera décrétée, je partirai donc demain matin à Versailles. Mes bagages sont d’ailleurs faits. Ils seront pris ici par André Robillard, sauf ma caisse de sellerie qui sera déposée chez le lieutenant Delaygue. Que je parte le cœur léger, non ! Je laisse derrière moi une fiancée très aimée, pour qui la fin de mon service aurait dû être le bonheur, je sais qu’elle pleurera souvent en pensant à moi et cela me navre. Je sais que vous aussi serez inquiets. Cependant, je pars avec confiance car on revient de la guerre, et j’espère que Dieu me protègera. Soyez courageux tous car il est probable que vous verrez beaucoup de tristesses autour de vous. D’ailleurs cette guerre est inévitable, et si elle n’a lieu maintenant, nous aurons des alertes et des inquiétudes continuelles. Elle aura probablement des conséquences formidables, que ce soit pour le plus grand bien de la France ! Hélas, l’assassinat de Monsieur Jaurès me fait pressentir des troubles sérieux ! Quelles que soient les opinions, on ne peut que réprouver cet attentat lâche et être encore dégoûté. N’est-ce point maintenant que la plus grande union devrait nous rapprocher ? Je ne pourrai continuer à vous écrire tous les jours. Je le ferai aussi souvent que possible (peut-être pas très souvent, et vous me le pardonnerez). Vous-mêmes ne pourrez plus m’écrire aussi souvent, à cause de la surcharge des services. Je ne pourrai pas non plus vous tenir au courant de ce que nous ferons et des lieux où nous serons, cela est interdit, mais je pense que la Belgique du sud sera notre direction principale. Peut-être verrai-je quelqu’un de la famille à Versailles. Je vous embrasse très affectueusement tous deux et vous charge d’embrasser pour moi Thérèse et Jeanne. M. Alliot."

"Caen, 2 août 1914

Mes chers parents, Je vous écris à Reuilly, ne sachant si vous êtes rentrés ou non. Le sort en est jeté et nous partons tout à l’heure à Versailles. Je me hâte de vous écrire avant d’aller au quartier . La bonne d’André Robillard viendra chercher mes bagages et les portera rue Caponnière et j’ai réglé mon compte ici, hier ma pension. Il me reste 375 francs dont 175 en billets. Quand vous m’écrirez, donnez moi des nouvelles de tous. J’espère que vous allez bien, et que Maman est calme. Quelles sont vos intentions pendant la guerre ? Je vous quitte maintenant, car j’ai encore quelques petites besognes, je vous embrasse tous deux, Thérèse et Jeanne, très affectueusement. M. Alliot."

Image (ordre de mobilisation)

Du côté des familles, l’attente de nouvelles des uns et des autres, parmi tous ceux qui sont au front a désormais commencé. Quand on en a, on essaie d’en informer les autres. Lucien (futur beau-père de Maurice), de Paris où il travaille d’autant plus que la plupart de ses collègues plus jeunes sont au front, écrit :

(...) ai déjeuné avec la famille Rol et Pierre Jacquinet chez Bofinger, puis suis allé faire visite à Maurice à Versailles. Il est plein d'entrain et s'occupe comme il convient à la mobilisation de sa batterie. J'écris à Suzanne pour lui dire ce que j'ai vu. (...) Nous revenons, debout dans un train bondé, par la gare des Invalides. Nous emmenons avec nous, pour la guider, une infirmière qui va à la barrière du Trône, croyant pouvoir prendre le métro à la Concorde. Mais la foule est telle que la gare est inaccessible. Celle des Tuileries est fermée, le Châtelet bondé. Nous sommes obligés de nous asseoir à la terrasse d'un café pour nous reposer, car nous sommes affreusement fatigués. Mr et Mme Rol sont avec nous, bien entendu. Enfin un agent de ville parvient à faire prendre place, dans une auto déjà occupée, à l'infirmière, et nous continuons à pied jusqu'au Boulevard Richard Lenoir où nous arrivons à 8 h. après 2 h. de marche.