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1940 Anne-Marie - l'ambulance

ANNE-MARIE ALLIOT
La déclaration de guerre
l'ambulance d'armée "33" sur les routes de l'exode

Lettre à Henri, 22 juillet 1940

Avant l'exode

Cette lettre est écrite au terme de l'exode qu'a suivi l'ambulance médicale AMA 33, où Annie est affectée comme infirmière depuis la mobilisation. Après être restée de longues semaines à Peltre, près de METZ, à attendre les événements - c'était la "drôle de guerre", tout à coup l'ordre est donné de partir. Annie raconte cette période. Les photos prises au cours de ce périple par les membres de l'AMA33 illustrent le propos que nous reprenons ici. Quand des précisions sont introduites qui ne figuraient pas dans le texte, elles sont entre [ ] et en italique.

Images de l'attente à Peltre "où il ne se passe rien" a écrit Annie sur cette partie de l'album photos.

bataille de boules de neige  Sports divers 2  Annie (à gauche) et Simone Né   Peltre

Cher Henri,

Je te remercie de ta lettre m'annonçant la naissance d'Anne-Marie Limasset [fille de son cousin Pierre Limasset et de Geneviève: née en juillet 1940, cette petite fille est décédée en 1943]. Renseignement pris, pour aller à Montignac, il faut 2 jours pour aller à Brive ou à Terrasson, avec horaires indéterminés à partir de Rodez. Deux espoirs de voyage partiel en voiture me font attendre encore quelques jours. Nous ne sommes du reste pas mal ici, nourries et payées, et malgré la hâte que j'ai de me retrouver avec vous tous, j'attends encore un peu. Je sui reçue par le Capitaine L. (qui avait donné des nouvelles de papa) et sa famille. Je suis ainsi moins isolée. Toutes mes compagnes sont d'ailleurs encore là.
Si ma prose est disposée en lignes aussi serrées, c'est que je vais m'amuser à te raconter un peu notre voyage.
Le 13 juin, nous avons entendu le discours de Paul Raynaud et nous savions que la situation était grave, mais il n'était nullement question de départ éventuel.
[
Paul Raynaud est président du Conseil du 22 mars au 17 juin 1940. Après la débâcle de juin, en désaccord avec les principaux membres du gouvernement et responsables militaires, il démissionne et est remplacé par le maréchal Pétain qui signera l'Armistice.
Lien pour écouter le discours de paul Reynaud du 13 juin:

http://www.youtube.com/watch?v=JXiAAgNyLew
]
Le 14, à 6 heures du matin, le gestionnaire Lauriau frappe à nos volets en disant: "les infirmières de la 33, tenez-vous prêtes à partir dans une 1/2 heure, avec une seule valise". Stupéfaites et mal réveillées, nous pensons qu'il y a là bien de l'affolement, et nous entassons tant que bien que mal notre uniforme et un certain nombre de choses dans notre valise. Sérard, notre ordonnance, est prêt à vider la cuisine: il prend les couverts et les conserves dans sa valise et aurait volontiers cassé toute la vaisselle pour ne pas en laisser (nous avons appris après que, parti sur ma bicyclette, il a traîné jusqu'à Chaumont, malgré les conseils de ses camarades et des officiers, 2 pliants qui m'avaient été donnés par papa! Malheureusement, à son grand désespoir, chargement et bicyclette sont restés dans le fossé!)
Les malades doivent partir en train sanitaire à 10 heures, ceux qui sont valides partiront à pied avec les médecins et les infirmiers. Notre départ, avec Lauriau, "qui doit préparer le cantonnement à Chaumont" est fixé à 7h 1/2 dans la camionnette. L'autre voiture de l'AMA, le Potin, emportera un peu de matériel et les bagages des hommes et des officiers). La camionnette devait faire plusieurs voyages: quelle illusion encore! Au dernier moment, le Colonel fait dire que, si jamais nous ne nous retrouvons pas à Chaumont, le point de ralliement est Dijon.

Le départ avec "Pétrolette"

Nous traversons Commercy et Voïd qui a été bombardé [ce bourg de la Meuse, situé à 8 km de Commercy le long du canal de la Marne au Rhin se trouvait sur une des lignes de résistance en juin 1940], un chaval mort est couché sur la route. Sur les routes, spectacle lamentable: vieillards, femmes et enfants partent à pied ou sur des chariots avec ce qu'ils ont pu emporter: meubles, poules, lapins, vaches, qui aux étapes broutent des champs cultivés. Des malades de Commercy partent à pied avec leur dossier attaché sur la poitrine...
En allant sur Joinville, nous nous trompons de sens et nous allons sur Saint-Dizier, nous faisons demi-tour à 9 km, sans nous douter cependant que les allemands sont à Saint-Dizier... Joinville est désert. Traces de bombardements. Des annamites lèvent un regard atterré vers le ciel [venus en 1940, volontairement ou plus souvent par force de Cochinchine, d'Annam et du Tonkin, "notre empire", pour nous prêter main forte à l'armée française devant l'invasion allemande].

Les blessés de la route de l'exodeAprès Joinville, nous sommes dépassés par un camion rempli d'hommes : des soldats, qui sont sur les marchepieds, nous saluent gaîment au passage, et, quelques instants après, nous sommes appelés auprès de 2 d'entre eux, affreusement blessés. Le chauffeur, fatigué, a tamponné une autre voiture. L'un d'eux a une fracture du crâne et est mourant, l'autre a les 4 membres fracturés et nous le ligotons comme nous pouvons. Pendant ce temps, un avion allemand passe assez bas, mais heureusement ne lâche rien sur le rassemblement.

Un peu avant Bologne [département de la Haute-Marne], la vue de quelques avions nous invite à descendre et à nous réfugier dans un bosquet près d'un ruisseau. Bien nous en a pris: écrasés sur le sol, nos casques sur la tête, nous entendons les sifflements bien connus, puis des explosions formidables. Flammes et explosions continuent longtemps, et nous apprenons par la suite que c'est un train de munitions. Nous restons un moment, nous bouchant les oreilles à chaque explosion pour préserver nos tympans. Soudain, nous voyons sur la route, à côté, camions et charrettes qui arrivaient, s'arrêter. Un chauffeur de camion, son véhicule à peine arrêté, se jette littéralement, directement de son siège, à plat ventre dans le fossé. Un enfant sur la charrette lève les bras au ciel: 3 avions arrivent en rase-motte, mitraillant la route. Nous nous faisons aussi petits que possible. Melle David est couchée sur ses deux benjamines [ Annie et une autre des infirmières, les plus jeunes du groupe de l'ambulance; Melle David est l'infirmière chef: Annie la reverra par la suite et lui gardera toujours beaucoup de reconnaissance et d'affection]. Personne n'est touché, mais un cheval a la patte cassée. Son maître le dételle, et la pauvre bête reprend à 3 pattes le chemin de l'écurie...

Au bout d'une heure d'arrêt, nous prenons une route détournée, pour éviter le lieu où les explosions continuent. Nous arrivons à Chaumont. À l'hôpital sont groupées grand nombre d'ambulances dans notre cas. Dans la cour, sur des brancards, nous voyons les victimes du bombardement. Il y a eu de nombreux tués, entre autres des religieuses qui avaient supplié les employés de les faire monter dans ce train.
Lauriau reçoit l'ordre d'aller à Dijon. Il n'est pas question de renvoyer la voiture à Lérouville [département de la Meuse]. Nous prenons la route de Langres. Peu avant cette ville, nouvelle alerte. Faute d'autre chose, nous entrons dans une maison. Nous entendons un bombardement assez lointain, puis un mitraillage, très proche. Nous prenons une petite route, et nous nous arrêtons pour coucher à Vieux-Moulins, charmant petit village où des officiers du train nous cèdent une partie de leur cantonnement. Ils sont de Montpellier et ne tardent pas à nous dérider pendant le dîner. Nous couchons toutes les 7 dans une remise, dans des sortes de crèches.Nous arrivons à Dijon dans la matinée. La ville est grouillante, on se bat à la Caisse d'Epargne. Une institutrice nous aborde en nous disant que, les enfants venant de partir, elle peut nous installer dans des chambres pour nous reposer. Nous en profitons pour nous laver et faire quelques cartes.

CîteauxAprès avoir pris de l'essence à la caserne, nous nous dirigeons vers Cîteaux. Après avoir déjeuné dans les bois, nous arrivons à l'Abbaye, nous croyant cette fois en toute sûreté. Les pères nous reçoivent très aimablement, un petit dortoir est mis à notre disposition. De nombreuses ambulances sont du reste déjà là. Nous allons à la chapelle où a lieu une réunion d'infirmiers. Nous ressentons une impression de calme merveilleux. Les pères nous font goûter du cidre et nous donnent une boîte de bonbons [outre les "fromages de l'abbaye de Cîteaux", les moines produisent des bonbons au miel], puis nous allons nous baigner dans une immense buanderie où sont alignées 3 baignoires et des douches. La porte ne ferme même pas à clé, ce qui cause quelques erreurs malencontreuses entre ladies et gentlemen! Le dîner a été préparé par des infirmières arrivées le matin. Nous montons ensuite et 3 d'entre nous se glissent immédiatement dans des lits fort confortables. Par la fenêtre, on voit arriver des colonnes de camions militaires et de réfugiés. Au loin, un immense incendie illumine tout le ciel. Quelques minutes après, Lauriau frappe à la porte pour nous dire de nous coucher habillées. Nous nous habillons et nous nous recouchons pour recevoir l'ordre de partir immédiatement. Les pères doivent eux aussi partir presque tous dans la nuit.

Nous nous retrouvons sur des routes très encombrées et pendant des heures nous nous faufilons sans klaxon et avec à peine de frein. Sur des kms, Lauriau, à pied, fait la police pour désembouteiller. En pleine nuit, nous le perdons même une fois et Wurry, le chauffeur, crie désespérément "Lauriau!..... Lauriau!..... Après un temps fou pour faire quelques kms, nous quittons la nationale. Là, difficultés imprévues, Lauriau descend dans un village pour demander son chemin, et un planton, voyant un pardessus non militaire, charge son fusil. Lauriau lui crie: "français" ! et est renseigné tant bien que mal, plutôt mal que bien puisque peu après nous arrivons dans un parc à munitions. Il faut pour passer attendre l'autorisation du chef de poste qui est à l'autre bout du parc. Au loin on aperçoit toujours l'incendie que nous avions vu à Cîteaux. Enfin, à 4 heures du matin nous arrivons à Arnay le Duc [Bourgogne, département de la Côte d'Or] où nous devions rejoindre la direction du service de santé de la 3e armée. Lauriau reçoit l'ordre d'aller à Châlons. À 8 kms de cette ville nous rencontrons des infirmiers de l'ACA 233 (qui étaient à Peltre avec nous). Après un échange cordial de poignées de mains, ils nous disent qu'ils viennent de Châlons où arrivent les Allemands, et qu'il faut faire demi-tour. Nous filons en sens contraire, de toute le vitesse de "Pétrolette" jusqu'à Montceau-les-Mines [Saône et Loire]. Un peu avant cette ville, un sifflement discret... et les 2 pneus de la roue arrière droite sont à plat. Pendant que Lauriau va sur une bicyclette d'emprunt chercher un garagiste, nous demandons à une femme qui habite sur le bord de la route de quoi nous laver les amins et la figure. Le garagiste ne pouvant se déplacer, Wurry conduit la voiture "telle que" à Montceau, et nous y allons à pied. Nous faisons nos achats. La sympathie rencontrée est merveilleuse: on nous donne tout pour rien, c'est le cas de le dire.
La DCA tire, mais il n'y a pas de bombardement. Nos courses finies, nous nous effondrons sur des chaises dans un café en attendant le départ. Nous nous dirigeons sur le premier pont sur la Loire. Toutes les voitures que nous rencontrons vont en sens contraire du nôtre. Cela nous paraît inquiétant et nous demandons notre chemin à une femme qui nous rassure et nous donne des fleurs. Le pont, à Bourbon-Lancy, est réservé aux militaires. C'est pour cette raison que les réfugiés vont dans l'autre sens. Les voitures militaires filent en ordre, à grande allure, et nous pensons qu'il s'agit d'une contre-offensive sur la Loire. La conversation se nourrit des prédictions de Nostradamus et nous voyons venir la bataille de Poitiers! Nous déjeunons dans un bois, puis nous nous dirigeons sur Moulins.
À l'hôpital Bellevue, dans le parc, des ambulances sont encore réunies en quantité et nous en faisons le tour pour voir si, par hasard, nous ne trouvons pas quelque épave de l'A.M.A. France Brunard cherche son Jean-Pierre Gillon avec anxiété [France et Jean-Pierre Gillon se marieront et Annie sera la marraine de leur fille Catherine]. Mais personne. Un avion allemand mitraille dans les environs. Tout le monde est si las que l'on reste un moment au mileu de la cour le nez en l'air avant de songer qu'il serait plus intelligent de rentrer.
Lauriau reçoit l'ordre d'aller à Clermont. Il rencontre un camarade dont la famille est à Cusset, près de Vichy, et il est entendu que nous y passerons la nuit. Quand nous arrivons chez Mr Huguet père, notaire, la maison est déjà bien pleine, mais il nous donne sa propre chambre, celle de la bonne, et on en trouve une troisième chez une voisine. Après avoir dîné dans un hôtel, S. Né, D. Aillet et moi nous endormons comme des masses dans le lit du notaire! Le lendemain matin, après avoir fait quelques courses, du linge propre particulièrement dont nous étions très dépourvues, nous partons pour Vichy.
C'est là que nous entendons une femme s'écrier: "c'est fini!" et que, attérrées, nous essayons de nous persuader que c'est une fausse nouvelle. Cependant, après ces visions de déroute, il fallait bien s'y attendre. En voyant nos têtes consternées, un soldat nous encourage: "allons! Mesdemoiselles, du courage, tout n'est pas fini! d'autres nous donnent des cigarettes.

 le meilleur champagneÀ Couches-les-Mines, nous rencontrons un groupe du train: ils viennent de Reims. Certains se sont dirigés avec des cartes arrachées à des calendriers. Ils nous invitent à boire du champagne qu'ils ont dans leur voiture. Nous buvons dans leur car, et jamais champagne ne nous parût si bon que celui-là, si cordialement offert. Ils nous ont raconté leurs péripéties. Certains ont fait preuve d'un cran admirable. Ils ont perdu des camions en route et l'un d'eux arrive à ce moment. Quelle joie de se retrouver et nous pensons à la joie que nous aurions si nous retrouvions nos médecins et nos infirmiers sains et saufs! Nous demandons à France l'autorisation d'embrasser Jean-Pierre ce jour-là (c'est ce que nous avons fait de tout cœur à Montcuq. Nous avons aussi embrassé notre brave Sérard).

Lauriau à Montcuq   Annie à Montcuq

Sur la route de Clermont

Sur la route de Clermont, nous rencontrons des petits belges qui sont dans des compagnies cyclistes. La vie n'est pas drôle pour eux en ce moment, mais l'un d'eux, un petit de 19 ans nous déclare candidement "le moment qu'on a la vie, c'est bien quelquechose !" Nous traversons Thiers. décidément, je n'en n'aurai que de mauvais souvenirs! Nous arrivons à Clermont-Ferrand dans la journée. Lauriau prend des ordres. Pour la nuit, on ne savait trop où nous loger. Je ne trouvais pas l'adresse de Loulette. Heureusement une jeune femme nous voyant dans la rue est descendue nous proposer son appartement pour la nuit. Cette Melle Souris, sage femme, était de garde dans une clinique à Royat la nuit. Nous nous sommes donc assez confortablement installées, 3 dans le lit de Melle Souris, les autres sur des matelas ou des canapés.

Le lendemain, nous apprenons que les allemands arrivent sur Vichy. Nous partons vers Tulle. L'ascension du Puy de Dôme est arride pour "Pétrolette", nous devons faire passer dans le radiateur toutes nos bouteilles d'eau, y compris l'eau minérale. Presqu'en haut, bruit insolite. Melle David nous crie "descendez vite"! De la fumée sort du moteur, mais c'est seulement un joint de radiateur qui a sauté et Wurry le répare. Nous trouvons une brave femme qui nous fait cuire des œufs durs que nous mangeons dans la camionnette pour tout déjeuner. Un chauffeur d'une unité sanitaire qui nous suivait, nous voyant manger sans pain, profite d'un encombrement pour nous en apporter un peu.

Pétrolette a eu chaud   Conversation

L'un de ces chauffeurs nous raconte toutes les aventures qui lui sont arrivées depuis la retraite de Belgique: tantôt obligés de traverser la rivière à la nage quand le pont était coupé, tantôt transportant des malades dont certains malheureusement sont morts faute de soins, il a été fait prisonnier et s'est échappé.
À Ussel nous prenons de l'essence et achetons de quoi dîner. À Tulle, nous sommes envoyés au lycée de garçons. Nous avons un petit dortoir avec 3 autres infirmières qui arrivent plus tard, et nous y faisons la dinette. Le lycée est plein à craquer de personnels d'ambulances. Nous voisinons avec une quarantaine de petites chauffeuses olé olé. Nous passons la matinée à Tulle et déjeunons dans une petite auberge. L'après-midi, nous partons pour Brive où nous voyons en passant la belle-mère du Dr Gillon. Là, nous décidons d'aller à Montignac et tu sais la suite.

Notre voyage a été des plus faciles à côté de ceux de nos médecins et infirmiers, de tous ceux de la 3e armée qui se sont échappés, de bien des réfugiés. Nos médecins sont partis à pied avec les infirmiers et les malades valides dans la journée du 14 [juin]. Par les moyens les plus divers, ils sont passés par Neufchâteau, Lyon, le Puy, Mende. Plusieurs ont soigné des blessés sur le trajet. Le Dr Gillon était monté dans une sanitaire pleine de blessés qui n'avaient pas été pansés depuis 3 jours. Il fit ouvrir, avec l'aide des religieuses, un hôpital dans une petite ville, refit tous les pansements et, voyant que tous les malades étaient transportables, les embarqua en train sanitaire. Le Dr Patey s'est constitué prisonnier pour soigner les blessés. Des docteurs Menchier et Goullène, aucune nouvelle.

Il est navrant de constater que le soin des blessés était laissé à de telles initiatives privées, partout les hôpitaux se repliaient et aucune organisation n'était prévue pour que les ambulances chirurgicales légères assurent les secours à nos blessés. C'était la déroute, en pagaille, tout le monde tremblait, terrifié par cette course éperdue, toute ville que l'on venait de quitter étant occupée quelques heures après. Nous sommes fières de nos médecins. Mais nous avons vu dans des ambulances à côté de nous des choses incroyables, les médecins d'un hôpital complémentaire partant en voiture, laissant leurs infirmières partir à pied derrière eux par exemple.

Pour en revenir au présent, peut-être me verrez-vous arriver un jour à l'improviste, si j'ai ne occasion d'aller à Brive ou à Terrasson. Je tenterai d'envoyer un télégramme en partant, et de toute façon, je me débrouillerai toujours de Brive ou de Terrasson à Montignac.
Je t'embrasse,
Annie
MENDE, 29 Juillet 1940                                 

Les photos suivantes ont été prises en juillet 1940, avant l'arrivée d'Anne-Marie à Montignac.

Juillet 1940, en car entre Montcuq et Mende   Albert Poullot
 

Nous sommes en juillet 1940: sur la photo de gauche, le car de Vierzon emmène le groupe de Montcuq à Mende. On aperçoit Annie à la fenêtre. A droite, à Mende, chez Albert Poullot, réfugié dans cette ville (fils de Papa Jules et Maman Adèle, et frère cadet d'Angèle Limasset, la grand-mère maternelle d'Annie).. Ci dessous, une photo, à gauche, intitulée "les rescapés de l'A.M.A." que le groupe des infirmières est si heureuse de retrouver en cette fin juillet 1940, au bout de la route de l'exode, médecins et infirmiers qui manquaient à l'appel. Le 29 juillet, une semaine après cette lettre, a lieu un "dernier pique-nique" avant que chacune ne rejoigne sa destination personnelle. Annie et quelques autres membres du groupe accompagnent sur le quai de la gare de Mende une France et un Jean-Pierre Gillon heureux de partir ensemble vers leur futur.

les rescapés de l'A.M.A.33  29 juillet 1940, dernier pique nique

départ de France et Jean-Pierre Gillon

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